JADH

23 Août, 2006 JADH, Publications

JADH 4 – juillet/août 2006
JADH

JADH 4 – juillet/août 2006

Sommaire

 

Vie associative

 

National

  • Conseil d’administration du 16 juin 2006
  • Étude ADH sur la nouvelle procédure d’évaluation des directeurs d’hôpital

 

Régions

  • Rhônes-Alpes, Lorraine, Midi-Pyrénées

 

International

  • Conduire la réforme hospitalière dans les pays africains à faibles revenus. La contribution de l’ADH

 

DOSSIER / Coopération transfrontalière

État des lieux :

  • Regard sur la coopération transfrontalière Stéphane Jarlegand

Expériences :

  • Une coopération puissance trois
  • Partager l’excellence et les compétences
  • Redessiner la géographie sanitaire

 

Vie de l’école

  • Le point sur la réforme de l’ENSP
  • Appel à participation aux sous-jurys des mémoires

Rapports de stage à l’étranger :

  • La gouvernance des établissements de santé en Finlande Nicolas Mevel
  • Présentation du système de santé croate Aurélie Rama

 

Vie hospitalière

  • La satisfaction au travail du personnel infirmier en gériatrie Olivia Cortot

 

Editorial

 

«L’hôpital aux frontières»

 

Alors que la construction institutionnelle européenne patine, la construction européenne de proximité ne faiblit pas. Ce numéro du JADH permet de l’illustrer par des exemples concrets de coopération hospitalière. Les formes de coopération entre hospitaliers européens sont multiples. Le jargon angloeuropéen a d’ailleurs des difficultés à exprimer la nuance entre une coopération transfrontalière (c’est-à-dire aux frontières) et transnationale (très au-delà des frontières).  Pourtant, alors que près d’un tiers des départements français sont frontaliers, la coopération effectuée aux frontières présente une spécificité indéniable : la maladie ne connaît pas ces frontières politiques que l’on dit disparues ; la réponse adaptée au patient se trouve parfois chez le voisin. Le paradoxe de la difficulté de travailler dans la proximité des frontières n’est qu’apparent. En construisant l’Europe, les États membres ont souhaité que l’organisation et le financement des systèmes de santé restent de leur compétence. Si les influences communautaires sont indéniables, elles n’ont donc pas fondamentalement changé la donne. D’ailleurs, la première leçon pour des Français qui travaillent en coopération, c’est le caractère très décentralisé des systèmes de santé autour de nous : Belgique, Allemagne, Italie, Espagne et Suisse confient par exemple une partie importante de la gestion, voire du financement de leurs hôpitaux. Plus qu’ailleurs, les idées simplistes d’une Europe illusoire sont donc mises à mal par les réalités que sont les cultures, les langues et les pratiques. La coopération transfrontalière dans le domaine hospitalier agit ainsi comme un révélateur. On peut espérer que les conventions signées ou en préparation avec nos voisins permettront de lever certains obstacles. La faible concertation avec les hospitaliers français n’est pas forcément un gage de réussite pour des actions qui ont pour caractère commun un engagement fort des individus et des institutions hospitalières. Mais au-delà de ces difficultés, le véritable enjeu est l’avenir de ces coopérations alors que l’Union européenne se construit plus que jamais autour de l’idéologie du marché. La compétition pour les professionnels, mais également pour les patients, existe déjà dans certaines régions. Quelle sera la coopération possible dans cette logique accrue de consumérisme et de mise en concurrence ?

Pascal GAREL
Directeur d’hôpital
Responsable fonctionnel chargé des relations internationales