JADH

23 Juin, 2007 JADH, Publications

JADH 9 – mai/juin 2007
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JADH 9 – mai/juin 2007

Sommaire

 

Vie associative

 

National

  • Conseil d’administration du 21 mars 2007
  • Compte-rendu : La France a-t-elle besoin d’une nouvelle politique de santé ?

 

Régions

 

International

  • Programme du 35e Congrès de la FIH à Séoul

 

DOSSIER / XVIes journées nationales ADH Performance hospitalière et management durable : faire plus avec moins ?

  • Le management durable : un concept stratégique pour l’hôpital
  • « Le temps du monde fini commence »
  • Poids et pressions de l’opinion
  • Une nouvelle frontière
  • L’aménagement durable au banc d’essai -Plan de déplacement d’entreprise et Espace Éthique méditerranéen.
  • L’Agenda 21 du CHU de Brest
  • CQFD avec la HQE au CHU de Nice
  • L’écoclinique Champeau de Béziers
  • L’hôpital de demain
  • L’hôpital et son environnement : quelle responsabilité sociale ?
  • Pour une entreprise responsable
  • Santé publique et développement durable
  • La notation sociale des établissements
  • L’avis de la Délégation interministérielle au développement durable
  • Prendre en compte les spécificités de l’hôpital pour construire

 

Vie de l’école

  • Diriger, c’est prévoir. Recruter aussi
  • Concert : Hosto Social Club

 

Vie hospitalière

  • Chronique juridique
  • Médias et hôpital : cadre juridique Laurence Calandri

 

Editorial

 

Pensée globale et bien commun

 

En se consacrant au thème du management durable, nos XVIes Journées nationales ont confirmé que ce concept avait pleinement sa place dans le tissu hospitalier bien qu’il ait été relativement peu ciblé, jusqu’à présent, au sein des projets d’établissement. À l’instar des évolutions observées dans le champ des entreprises privées, soumises il est vrai à des contraintes d’une autre nature, cette forme de management, traduction micro-économique du développement durable, implique dans nos établissements de santé un élargissement combiné sur trois dimensions : dans l’espace, dans le temps et en considération de toutes les «parties prenantes». En ouvrant son horizon spatial, l’hôpital convient d’une interaction vertueuse avec ses environnements local, régional, national, voire international. Sa responsabilité sociétale doit aujourd’hui le placer en phase avec ces environnements. Il pourrait être revendiqué que l’hôpital n’ait pas à légitimer cette dimension, puisque celle-ci est, au moins partiellement, consubstantielle de ses missions historiques Cependant, l’hôpital du XXIe siècle doit et devra avoir le souci de démarches actives, au moins en relation avec son territoire, en termes de projets, d’actions de santé publique ou de respect des milieux vivants. Élargissant son horizon temporel, l’hôpital a par ailleurs le devoir de s’attacher à une stratégie moins « courtermiste ». Il doit souscrire à l’obligation d’appréhender le plus en amont possible tous les processus qui impactent l’avenir. Il doit prévoir l’effacement, à tout le moins la diminution de tous les facteurs de risques que générerait a posteriori son activité. Cela en pleine conformité avec les préceptes du rapport Bruntland : son «développement doit permettre aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». L’hôpital doit d’autre part construire son management en partenariat avec les préoccupations exprimées ou ressenties par ses « parties prenantes », c’est-à-dire par l’ensemble des personnes ou entités concernées par son fonctionnement. Son management ne peut se référer seulement aux questions exprimées par son autorité de tutelle, ses administrateurs ou ses organismes financeurs. Il doit intégrer ou répondre aux préoccupations vécues par l’ensemble de ses salariés, de ses usagers et de leurs représentants, de ses fournisseurs, de leurs sous-traitants, de ses partenaires de santé libéraux ou institutionnels, de son voisinage, des collectivités locales et territoriales de son ressort, des médias… Ce souci en direction des parties prenantes devra faire évoluer le management et la gouvernance de l’hôpital, particulièrement au niveau de l’«objectif de transparence » ainsi que souligné par Annie Podeur. Une des équations essentielles que doit résoudre l’hôpital, désireux de s’appliquer à lui-même cette nouvelle forme de management, est de faire en sorte qu’il n’y ait pas antagonisme entre la protection de la santé des individus et la préservation de celle de la population. Il doit inscrire son évolution dans le système de la « pensée globale ». Si Albert Jacquard nous a confirmé que «le système sanitaire constituait un bel exemple d’action au service du bien commun», il nous interpellait utilement sur l’appréhension du concept de « bien commun». Aujourd’hui, l’hôpital ne devrait plus se comporter en « consommateur » de ressources (matérielles et financières) irresponsable et sans limites, ni d’ailleurs en créateur de besoins sans fin. Si l’hôpital se veut socialement et sociétalement responsable, le modèle de développement sur lequel il s’est appuyé, en particulier au cours de la  seconde moitié du xxe siècle, ne peut décemment être prolongé en l’état.

 

Yves Mamie Vice-président ADH
en charge des Journées nationales, directeur
du CH de Dole