JADH

23 Oct, 2006 JADH, Publications

JADH 5 – septembre/octobre 2006
JADH

JADH 5 – septembre/octobre 2006

Sommaire

 

Vie associative

 

National

  • Compte-rendu : un écho des Échos
  • Conférence : service public et éthique de fraternité

 

Régions

  • Rhône-Alpes, Aquitaine

 

International

  • Paul Castel, nouveau président de l’AEDH

 

DOSSIER /L’évaluation évaluée : Une démarche neutre et transversale pour l’amélioration du métier Interview de Frédéric Boiron

  • Points de vue sur la nouvelle évaluation
  • Revue de détail : des chiffres et des êtres
  • Perspectives : pistes d’amélioration

 

Vie de l’école

  • Des élèves directeurs à la rencontre des internes
  • Quand l’ADH rencontre les EDH Amélie Gautier-Desvaux, David Chambon

 

Vie hospitalière

  • La satisfaction au travail du personnel infirmier en gériatrie

 

Chronique juridique :

  • Tribune : le prince, le juge et la servante Hugues Destrem
  • Analyse : le juge administratif et la mutation « dans l’intérêt du service » : libres détours jurisprudentiels Manon Fouquet

 

Editorial

 

L’évaluation créatrice

 

L’enquête lancée par l’Association des directeurs d’hôpital a largement dépassé nos espérances. Avec plus de 800 personnes ayant répondu, c’est la plus exhaustive conduite sur la nouvelle procédure d’évaluation depuis sa mise en
place. Après dépouillement des réponses, plusieurs constats peuvent être faits : • le dispositif est largement connu ;
• sa mise en oeuvre a été effective et uniforme, avec une réserve sur un point cependant, l’annonce du taux d’augmentation de la prime à l’issue de l’entretien ; • la procédure satisfait une très large majorité du corps mais ses bénéfices individuels sont encore considérés comme insuffisants ; • les demandes se concentrent sur quelques points :
– l’évaluation de l’évaluateur par l’évalué (évaluation à 360 °), – la nécessité d’une formation nationale. L’étude apporte aussi un enseignement : l’ADH est reconnue comme un interlocuteur à part entière dans ce débat. Ce dernier point, partagé tant par les adhérents actuels que potentiels, confirme que les attentes des collègues sur ce qui touche au coeur de notre métier sont fortes. Il permet aussi de rappeler combien le positionnement de l’ADH, sur tout ce qui relève du métier de directeur d’hôpital, s’avère légitime et souhaité. Quoi de plus naturel, si l’on garde en mémoire que le but premier de l’ADH est la solidarité entre ses membres et la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Or, toute évaluation comporte de nombreuses dimensions, avec un impact réel sur les relations au sein de l’équipe de direction .Bien plus qu’un processus tendant à objectiver et comparer les performances, c’est avant tout un « art du management » qui doit porter la pratique de l’évaluation, démarche complexe alliant des considérations financières, statutaires, éthiques et déontologiques. L’ADH doit donc veiller à ce que cet exercice s’appuie sur le rôle premier des pairs –et non d’un quelconque cabinet d’audit –, lesquels pairs peuvent eux aussi à tout moment être évalués. C’est sans doute là la principale victoire que nous ayons obtenue : l’évaluation inter pares, signe de maturité de la profession. À nous de montrer aux pouvoirs publics que c’était la bonne approche à défaut de donner corps aux arguments de ceux pour qui « l’évaluateur ne représente rien ni personne […], s’identifie à la main aveugle de l’objectivité […] et se présente comme le pur instrument du pouvoir discrétionnaire, politique ou économique, tout en le laissant se défausser sur l’intangibilité de l’expertise »(1). En un mot, il en va de l’évaluation comme de la nouvelle gouvernance:mal comprise, mal gérée, elle ne serait qu’une mode passagère, un nouvel outil au service de l’idéologie dominante de la performance. Il nous faut donc prendre garde que cette technique ne soit pas ressentie comme un droit de regard ou d’ingérence injustifié mais permette, au contraire, l’engagement d’une réflexion collective sur les fondements de notre profession, dans le respect des valeurs du service public qui doivent rester notre raison d’agir. 

(1) Luc Miller, «Pour en finir avec l’utopie
évaluatrice», Nouvelle Série n° 37,Agence
lacanienne de presse, 14 mars 2005.

Jean-Luc CHASSANIOL
Président