JADH

23 Avr, 2007 JADH, Publications

JADH 8 – mars-avril 2007
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JADH 8 – mars-avril 2007

Sommaire

 

Vie associative

 

National

• Compte rendu : 1ères rencontres de la communication hospitalière
• Appel à rédacteurs & iconographie : les Hôpitaux français pendant les conflits contemporains
• Presse & santé : La fabrique de l’info au Monde, Régions International
• Coopération : L’hôpital transfrontalier franco-catalan : un projet novateur, unique en Europe

 

DOSSIER /Psychiatrie hospitalière Dossier réalisé par Pierre Laurent

Cinq focales pour faire débat . État des lieux :

  • Le casse-tête des enveloppes budgétaires
  • Derrière la porte des appartements thérapeutiques
  • Perspectives : Cellules grises et grises cellules Dr Eric Hensgen
  • Focus : La réquisition Raphaël Ortiz
  • Chronique juridique : Responsabilité pénale des personnes morales et de leurs dirigeants Expérience : Un PPP pas à pas

 

Vie de l’école

La reforme de l’EHESP : un projet d’organisation institutionnelle Martine Orio

 

Vie hospitalière

  • Fiche pratique : le nouveau statut des praticiens hospitaliers B. Deneuville
  • Chronique juridique : Le cadre juridique général de la « médiatisation » de l’hôpital

 

Editorial

 

Psychiatrie hospitalière

 

Cinq contributions éclairent le monde de la psychiatrie, fort différentes mais qu’il convient de tenter de classer cependant.
Deux s’attachent aux problèmes budgétaires et d’investissement, deux se penchent sur la psychiatrie, la justice et le système carcéral, une enfin apporte un éclairage sur un mode de prise en charge. Il semble y avoir a priori peu de liens entre eux, à part de restituer les expériences de professionnels travaillant en psychiatrie quels que soient leurs grades et qualités. Il est cependant possible de proposer au lecteur une clé, certes subjective, mais suggérée à votre serviteur par une mise en perspective avec les péripéties récentes de la campagne électorale présidentielle. L’hôpital psychiatrique est à son tour confronté à un financement en pleine évolution, qui sans attendre la tarification à l’activité, connaît déjà les joies des plans d’économies, version financière de l’auto ou de l’allogreffe… je te donne ou pas des moyens nouveaux mais en toute hypothèse, je te reprends des crédits courants qu’en toute autonomie tu seras chargé de prélever là où bon te semblera. Si tu as la chance de recevoir des crédits nouveaux tu auras en fait bénéficié d’une auto greffe de crédits, sinon console-toi en pensant à l’heureux bénéficiaire de ton don… involontaire. Déjà en 1984 le gouvernement québécois, en pleines coupures budgétaires avait inventé un slogan: «Faire plus et mieux ensemble» que les directeurs d’hôpitaux caviardaient en ajoutant «…avec moins. ». Rien de nouveau sous le soleil. Quant au PPP, s’il permet de gagner quelques mois sur l’exécution des chantiers, il a pour principale vertu, premièrement de former les responsables hospitaliers aux arcanes notariales, deuxièmement de garantir, mais à quel prix, une maintenance, que la plupart des hôpitaux n’ont pas les moyens d’assurer. Cette évolution libérale, appelée de leurs voeux par ceux qui nous gouvernent, assurera-t-elle un
meilleur renouvellement du patrimoine d’établissements de plus en plus éclatés et accueillant de moins en moins de patients pour de moins en moins longtemps, patients que l’on semble retrouver, de plus en plus souvent derrière les barreaux ? D’où une double question: la prison est-elle source de pathologies psychiatriques ou bien et peut-être en même temps n’est-elle pas devenue le lieu de substitution pour le «traitement» de tous ceux qui ne sont plus « institutionnalisés » et ceci dans un monde où l’irresponsabilité pénale pour troubles psychiatriques est de plus en plus mal tolérée ? De quoi donner raison à ce préfet d’Armorique qui, il y a bien des années, déclarait à un collègue souhaitant mettre en oeuvre la sectorisation « qu’il y avait en ville des cliniques privées pour les malades «fréquentables» et que sa vocation d’asile était de retirer de la voie publique ceux qui troublaient l’ordre républicain. » Face à cette situation préoccupante pour la liberté dans notre société qui, en ouvrant les institutions psychiatriques, a peut-être involontairement contribué à remplir les prisons de citoyens qui n’y sont vraisemblablement pas à leur place, quelles solutions « hospitalières » adopter et, dans cet océan de problèmes, le havre des appartements thérapeutiques peut-il accueillir ceux qui doivent l’être conformément
à leur état ?

Christian QUEYROUX
Vice président