JADH

23 Fév, 2009 JADH, Publications

JADH 19 – janvier/février 2009
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JADH 19 – janvier/février 2009

Sommaire

 

Vie associative

  • National Flash : l’ADH auditionnée à l’Assemblée nationale
  • Événement Journées nationales ADH 2009, à Paris, au Parc floral

 

Régional

  • Alsace : coopérations sanitaires et enjeux des territoires. Comment favoriser des collaborations durables ?
  • Aquitaine, Picardie, Normandie
  • Rhône-Alpes :quid de l’information de santé ?

 

DOSSIER / La Bourgogne et la Franche-Comté au lendemain de la loi hôpital, patients, santé, territoires

  • Interviews de Patrick Barberousse, Pierre-Charles Pons, Jean Schmid, Anne Cardey et OIivier Boyer

 

Vie de l’école

  • La nouvelle gouvernance
  • Résultats d’étude par EHESPlus

 

Vie hopitalière

  • L’interview Manager à l’hôpital et… ailleurs Alain Le Garnec, conseiller auprès du vice-président chargé de la santé de l’Union des Comores
  • Inmémoriam : Gilbert Stéphanus

 

Editorial

 

Oui, on peut …

 

Au gré des amendements déposés pour la loi HPST, au fil des communiqués et des dépêches, nous nous demandons si on va toujours pouvoir diriger, en bref quel va être notre avenir et celui de l’établissement dans lequel nous travaillons. Mais comme il est plus rassurant pour l’état pathologique de notre cœur de positiver plutôt que laisser libre cours à notre anxiété, ne peut-on pas tenter d’élaborer une stratégie gagnante qui prouvera une fois de plus notre capacité d’adaptation, qualité qui nous est régulièrement  reconnue ? Yes we can : comme disait Romain Gary : « Il faut toujours connaître les limites du possible, pas pour s’arrêter mais pour tenter l’impossible dans les meilleures conditions »

  • Nous pouvons enfin harmoniser nos systèmes d’information, ou du moins les rendre communicants, pour une plus grande efficacité globale.
  • Nous pouvons encore développer les économies en matière d’achats hospitaliers, notamment pharmaceutiques, et étendre l’expérience UNI-HA (certains parlent des acheteurs « cost killers » dans nos services économiques, recrutés sur objectifs …)
  • Nous pouvons renforcer la communication externe- avec de vrais pros à ce poste- afin  notamment que notre hôpital public ne soit plus décrié à tort en ville par rapport à une clinique privée qui est toujours par nature considérée comme performante.
  • Nous pouvons développer la polyvalence des personnels, par exemple en mutualisant les personnels des bureaux des entrées avec les secrétariats médicaux et faire les admissions directes dans les services, source de grande satisfaction pour les usagers.
  • Nous pouvons renforcer l’attractivité de nos hôpitaux en faisant de la qualité de l’accueil sous toutes ses formes une règle d’or.
  • Nous pouvons renouer les liens avec la médecine libérale, au lieu de nous lamenter sur une permanence de soins pratiquement disparue.
  • Nous pouvons considérer qu’une C.H.T. est une chance, plutôt qu’une perte de souveraineté mal placée.
  • Nous pouvons contractualiser ensemble et nouer entre les CHU et les autres hôpitaux des liens beaucoup plus étroits et partager des médecins (au fait, combien de PH-PU de CHU vont visiter les autres « petits » établissements de leur région et établir ainsi des liens indispensables ?)
  • On peut enfin en désespoir de cause organiser des séminaires anti-stress pour l’équipe de direction avec marathon en commun (pour suer ensemble) ou saut à l’élastique (sur le même élastique, bien sûr, pour la cohésion d’équipe)

Oui, on peut, mais comme nous ne pouvons pas tout, on peut aussi  faire un rêve (…. et passer ainsi de Barack Obama à Martin Luther King)…

  • Un rêve où la crise actuelle amènerait les grands groupes privés internationaux de santé à réfléchir sur la réalité des marges financières projetées pour leurs établissements.
  • Un rêve où la fameuse convergence public / privé resterait enfin de l’ordre du mirage politique.
  • Un rêve où les missions de service public seraient toujours assurées dans les Hôpitaux publics.
  • Un rêve où les partenaires sociaux auraient tous compris qu’en rangeant au placard les mégaphones et les drapeaux, on favoriserait un dialogue avec la direction qui ne relève pas systématiquement de l’épreuve de force.
  • Un rêve où l’Hôpital public aurait subi une cure d’amaigrissement à l’américaine, pays où les meilleurs établissements comptent rarement plus de 700 lits, taille critique au delà de laquelle on tue souvent à la fois l’efficience, la réactivité et la convivialité.
  • Un rêve où un DARS discuterait réellement de contrats d’objectifs qui seraient négociés et non imposés. Mais cessons de rêver, la nuit entière n’y suffirait pas…

A l’heure du coaching (thème de la dernière enquête de l’ADH) et pourquoi pas des prochaines supervisions et autres groupes de paroles pour Directeurs en difficulté (ou en recherche d’affectation), on peut, où plutôt on doit encore essayer de positiver. C’est certes chaque jour un peu plus difficile, mais réfléchir à des solutions originales de management, Partager nos expériences, nous projeter vers le futur constituent des antidotes à la déprime. Alors, comme on dit dans notre milieu médicalisé : Yes we scan ! Oui, on peut s’adapter à cette loi, malgré tous ses défauts, comme on s’est adapté aux autres et penser régulièrement à Voltaire qui écrivait : « J’ai décidé d’être heureux parce que ça me fait du bien ».

Thierry LUGBULL

Directeur des centre hospitaliers de

Saint-Lô et Coutance

Elu national