JADH

23 Oct, 2009 JADH, Publications

JADH 23 – septembre/octobre 2009
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JADH 23 – septembre/octobre 2009

Sommaire

 

Vie associative

 

National

  • Politique de l’Association : loi HPST, la formation commune des directeurs d’hôpital en danger
  • Rencontre : réflexion autour des pratiques et visions des managers de santé
  • Partenariat : le CNEH, partenaire de l’ADH

 

Régions

 

DOSSIER : Métier : les attentes des élèves Directeur d’hôpital, un métier au coeur de la modernisation des politiques publiques Marc Bertrand-Mapataud

Points de vue : témoignages de deux EDH 2007-2009 et de deux EDH 2008-2010 :

  • Créer de l’unité et de la cohérence Aude Kempf
  • Un univers complexe et pluraliste Alain Ngouoto
  • L’apprenti directeur Pierre de Montalembert

Entretien : l’avenir de la formation et du métier de directeur d’hôpital Interview Philippe Marin

Décider, manager, administrer : le regard de la fonction publique territoriale et de la fonction publique d’État

  • La formation des administrateurs territoriaux : entre liberté et responsabilisation Bruno Vincent, Jonathan Bisot-Lefebvre
  •  Demain, quels « métiers » pour quels hauts fonctionnaires de l’État ? Mikhael Ayache, Olivier Saby
  • La question de la formation des futurs acteurs publics : les propositions du rapport Le Bris sur les écoles de service public Fabrice Dion

 

Vie hospitalière

  • Analyse : l’histoire du GCS soins Flandre Maritime ou les prémices du GCS « établissement de santé » créé par la loi HPST Stéphanie Ségui-Saulnier
  • Interview : manager à l’hôpital et…ailleurs Guy Huart

 

Editorial

 

Mai 2009, Centre de santé et de services sociaux (CSSS)Pierre-Boucher à Longueil – Québec. Avec quelques collègues nous rencontrons la directrice de l’hôpital qui nous décrit son nouveau métier depuis la réforme : la direction de l’hôpital n’est désormais qu’une partie de sa mission, celle-ci s’étant élargie à la coordination de toutes les structures sanitaires et médico-sociales du territoire du CSSS Pierre-Boucher : centres d’hébergement pour personnes âgées, centres infirmiers, centres d’accueil pour handicapés, mais aussi coordination avec les médecins libéraux. Au total ce sont toutes les structures de santé pour 240 000 habitants qui sont concernées, et les 4000 professionnels qui y travaillent. Un conseil d’administration, une « assemblée des partenaires », un comité de pilotage : les institutions se sont adaptées au nouveau périmètre … et les directeurs aussi ! Ils ont travaillé à l’organisation du travail en réseau et ont conçu avec tous les autres acteurs un « projet clinique », sorte de projet d’établissement à l’échelle du territoire. La directrice est désormais investie d’une responsabilité « populationnelle », au sens de responsabilité de la bonne santé de tous ses habitants. La directrice et le président du conseil d’administration sont fiers de nous présenter le résultat, mais ils reconnaissent que le chemin a été semé d’embûches et que la nouvelle organisation doit encore être stabilisée.La réforme n’est pas tout à fait aboutie, nos confrères québécois réfléchissent encore aux améliorations possibles, mais leur présentation nous intéresse au plus haut point : au même moment en France le débat sur la loi HPST bat son plein. ARS, CHT, gouvernance … c’est différent de la réforme québécoise, mais on retrouve cette préoccupation de décloisonner les services, d’améliorer l’accès aux soins, de mieux répartir l’offre de soins et de mutualiser les moyens. Et nous, où serons-nous dans ce nouveau schéma ? A chaque nouvelle réforme nous réinterrogeons notre avenir professionnel de directeur d’hôpital. L’exercice est utile pour anticiper nos nouvelles organisations. Exercice utile certes, mais souvent recommencé ! Et les contraintes sont croissantes  : productivité, sécurité, hyperspécialisation médicale mais démographie défaillante, obligations de service public … Réinterroger notre avenir, c’est mettre en perspective ces difficultés et retrouver du sens à notre mission. Le JADH a demandé aux plus jeunes d’entre nous, encore à l’EHESP ou fraîchement émoulus, quelles étaient leurs attentes et leur vision de leur nouveau métier. Fidèle à sa volonté d’ouverture, le JADH a aussi interrogé les élèves de l’ENA et ceux de l’INET . Beaucoup d’interrogations légitimes, et des doutes parfois, sont clairement exprimés, mais il en ressort une valeur commune largement plébiscitée : le service public. Bien sûr un service public modernisé et dynamique, mais il n’en demeure pas moins que le service public et le sens de l’intérêt général sont toujours une motivation majeure.Les jeunes directeurs sont lucides et savent que l’environnement est contraint : « ils auront à travailler inlassablement à la maîtrise des coûts » (cf les témoignages), à négocier fermement les plans de retour à l’équilibre tout en accompagnant les changements avec le plus de doigté possible. En s’interrogeant sur leur avenir ils interrogent aussi notre formation initiale et continue : elle aussi doit s’adapter aux nouveaux besoins et doit savoir faire le grand écart en proposant des formations très spécialisées et en permettant aux directeurs d’hôpital de construire une stratégie et de cultiver leur capacité à fédérer les équipes autour de projets communs.Imaginer notre avenir reste un exercice au résultat incertain, mais c’est un très bon moyen pour réaffirmer notre vision du service public hospitalier, de rester curieux de ce qui se passe ailleurs et de préserver notre enthousiasme pour un métier exposé, complexe et exigeant.

Sandrine DELAGE  Directrice adjointe CHU de Nantes Responsable fonctionnelle en charge des relations avec l’EHESP