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11 Juil, 2011 Communiqués, EHESP, Publications

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Rapport IGAS sur l’EHESP, des réponses inopérantes

Dans un récent rapport, l’Inspection Générale des Affaires Sociales dresse le bilan de la transformation de l’ENSP en EHESP et propose d’en bouleverser l’architecture. Ce rapport est reçu avec de grandes réserves par la communauté hospitalière et médico-sociale.

Un constat partagé avec l’IGAS mais un désaccord profond sur les réponses à apporter :

La FHF, l’ADH, les conférences de directeurs et les organisations syndicales signataires partagent le constat de l’IGAS, maintes fois rappelé, d’une EHESP en crise, dont l’organisation interne et le pilotage sont mal adaptés aux enjeux de la formation professionnelle des dirigeants et aux objectifs d’enseignement universitaire en santé publique. Les signataires rejoignent également l’IGAS dans sa réaffirmation du rôle essentiel que la santé publique, appliquée au management, doit occuper dans cette formation initiale et continue.

Pour autant, à ces inquiétudes et enjeux, l’IGAS apporte dans son rapport au mieux des réponses inopérantes, au pire des propositions dangereuses :

Des réponses inopérantes : Les organisations signataires regrettent que les conclusions du rapport ne consacrent que peu de développements et de préconisations au management de l’EHESP, pourtant à l’origine de nombreuses difficultés. Alors que la formation des dirigeants mérite de la continuité dans les objectifs et de l’ambition dans ses modalités de mise en oeuvre, le rapport propose à l’inverse une nouvelle rupture, avec le souhait de transformer la formation initiale délivrée par l’école en une courte période d’application pratique de savoirs théoriques préalablement acquis en santé publique. En outre, réduire, comme le propose l’IGAS, la place des professionnels dans les instances délibérantes de l’EHESP ne serait pas la réponse opportune à la réforme de sa gouvernance. Cela témoignerait au contraire d’une opposition préjudiciable entre les missions d’enseignement supérieur et celles de la formation des professionnels.

Des réponses inadaptées, voire dangereuses : Le rapport de l’IGAS méconnaît les compétences professionnelles dont les établissements d’aujourd’hui, et surtout de demain, ont besoin. Les représentants des établissements et des professionnels rappellent que ce sont d’abord des managers qui doivent être formés par l’école, capables de donner du sens, de réaliser la synthèse, d’animer des délégations de gestion, de conserver un climat social de qualité. Dans cette formation, la dimension santé publique est essentielle mais une santé publique appliquée au management. Une telle ambition justifie un temps de formation suffisant et non, comme le préconise l’IGAS, une simple période d’application pratique.

Les évolutions de la démographie des cadres dirigeants confirment cette analyse du besoin de formation de généralistes recentrés sur la direction de structures et l’animation de réseaux territoriaux. Il serait piquant, au moment où la formation des dirigeants sanitaires et sociaux est citée en exemple dans de nombreux pays, et tout récemment par la Chine, de la voir ainsi rabaissée.

Pour une EHESP renforcée dans ses missions :

La formation des directeurs et cadres sanitaires et médico-sociaux mérite une nouvelle ambition, bien supérieure aux préconisations de l’IGAS. Il s’agit de mettre enfin sur pied une grande école du service public pour les métiers de direction et de l’encadrement supérieur. Cette grande école, quelles doivent être ses caractéristiques ?

  • Une grande école de management en santé, qui recrute des généralistes et s’appuie sur leurs compétences individuelles pour les préparer aux métiers de direction et d’encadrement ;
  • Une grande école formant des dirigeants capables d’animer un projet de santé publique, et de répondre à un environnement en profond bouleversement ;
  • Une grande école lieu de partage de valeurs et d’acculturation aux spécificités des métiers de direction ;
  • Une grande école ouverte sur la recherche, sur l’environnement, dotée de chaires de recherche et animant des partenariats avec les universités et les autres grandes écoles ;
  • Une grande école en lien direct avec les besoins des établissements, tant dans son financement que dans son programme pédagogique.

 

Un institut du management au cœur de la formation des dirigeants :

Les établissements et les représentants des professionnels de direction attendent désormais un signe fort des pouvoirs publics pour donner réellement les moyens à une grande école du management en santé de voir le jour. L’Institut du management doit être une pièce maîtresse de la formation des cadres dirigeants. Il appartient au ministère et à la direction de l’EHESP de lui donner les moyens de ses ambitions.

Dans sa réponse au rapport, le ministère de la santé fait part de sa volonté de mettre en place, sous l’égide du secrétariat général des ministères sociaux, des groupes de travail pour déterminer les besoins de formation des cadres des ARS, de l’Etat et des établissements. Cette perspective est saluée par les représentants des professionnels de direction qui souhaitent être associés à ces groupes et demandent des garanties sur la pérennité et la qualité des formations qu’ils sont en droit d’attendre.

Frédéric BOIRON, président de l’Association des Directeurs d’Hôpital (ADH),
Joseph HALOS, président de l’Association des Directeurs d’Établissements de Santé Mentale (ADESM),
Alain HERIAUD, président de la Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires,
Denis FRECHOU, président de la Conférence nationale des directeurs de centres hospitaliers,
Emmanuel SYS, président de la Conférence nationale des directeurs d’EHPAD (CNDEHPAD),
Paulette GUINCHARD, vice-présidente de la Fédération hospitalière de France (FHF),
Philippe BLUA, président du Syndicat des Managers Publics de santé (SMPS),
Michel ROSENBLATT, secrétaire général du Syncass-CFDT.

 

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