JADH

24 Avr, 2012 JADH, Publications

JADH 38 – mars/avril 2012
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JADH 38 – mars/avril 2012

Sommaire

 

Vie associative

 

National

Politique de l’Association :

  • l’ADH auditionnée par les rapporteurs à l’Assemblée nationale de la loi du 5 juillet sur les soins psychiatriques
  • L’ADH cosignataire d’un courrier demandant à la DGOS le relèvement des effectifs des promotions de DH à l’EHESP

Hommage : Yves Mamie

Reconnaissance : Monique Ricomes décorée au nom de la profession DH •

 

Régions

 

International

 

DOSSIER L’EHESP à l’heure des défis

  • Un parcours doctoral en sciences de gestion pour les directeurs d’hôpital : les propositions de l’Institut du management de l’EHESP-Roland Ollivier
  • Huit propositions clés sur l’évolution de la formation des directeurs d’hôpital
  • Réflexion : la tentation du PRES
  • Quelle politique universitaire de l’EHESP ?
  • 2 questions à… Frédéric Valletoux, président de la FHF

 

Vie de l’école

  • Voyage d’études de la promotion 2010-2012 – Le système de santé cubain -Sylvain Baty, Élodie Chapel, Jean-Michel Orsatelli, Sophie Weil
  • Appel à candidatures
  • Chaire management des ES de l’Institut du management, EHESP : appel à communication sur les innovations managériales à l’hôpital

 

Vie hospitalière

  • Manager à l’hôpital… et ailleurs -Interview de Christophe Blanchard
  • Sham, assureur partenaire – Accompagner les établissements de santé dans leur démarche de prévention des risques – Frédéric Fuz

 

Editorial

 

Cas d’École

 

Tous anciens élèves de l’ENSP, tous concernés par l’évolution et l’avenir de l’École des hautes études en santé publique ! Consacrée en 2006 successeur de l’ENSP, « l’École » reste le creuset d’un sentiment d’appartenance, de compétences et de valeurs partagées, ciment essentiel de nos professions. Elle ne se conçoit pas sans un lien étroit avec le monde hospitalier, en particulier le service public. L’ADH assume pleinement son rôle de partenaire de l’École, de représentant actif, en tant que membre de son conseil d’administration, souvent instigateur (avec le Guide métier DH), parfois trublion, toujours sincère, de l’ensemble des directeurs d’hôpital, mais aussi, parce que nous avons le sens de nos responsabilités, de représentant de l’intérêt général ainsi que des cadres dirigeants des établissements hospitaliers et médicosociaux, en relation permanente avec la Fédération hospitalière de France. Cette école a engagé des transformations majeures, parfois souhaitées et parfois subies, aussi bien en interne qu’au niveau de son rayonnement. Paradoxalement, et nous le disons sans esprit de critique négative, elle n’a pas encore trouvé sa voie : le passage à une double tutelle (ministère de la Santé et ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche), promesse d’un enrichissement mutuel, suscite l’intérêt mais aussi la confusion, voire parfois l’inquiétude des composantes de l’École et des professions concernées. Faire évoluer une telle institution est évidemment un challenge difficile. Ces dernières années, plusieurs rapports, évoqués dans ces pages, ont suggéré des scénarios différents pour le devenir de l’École. Désormais, sous la pression de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et de la recomposition d’un « marché universitaire » français tout entier tourné vers le classement de Shanghai, de nouvelles évolutions se font jour. Alors ne soyons pas négatifs, ne cherchons pas la petite bête, mais affirmons clairement, en conscience, notre conviction : dans ce contexte, l’École de la santé doit agir, innover, évoluer, en lien constant et étroit avec les professionnels, qui ne demandent qu’à jouer leur rôle essentiel et utile afin d’adapter la sélection et la formation des élèves aux besoins de la société et des établissements. L’ADH soutient quelques idées simples et de bon sens :

• l’EHESP doit avoir la prééminence en matière de formationde tous les futurs responsables hospitaliers publics;
• sa mission prioritaire d’école d’application professionnelle doit être maintenue;
• le concours reste le meilleur garant républicain de l’égalité et de la diversité*;
• l’évolution de la maquette pédagogique doit être conduite dans le dialogue et la concertation et alimentée par les besoins réels des établissements de santé;
• les partenariats académiques, non pas axés sur le toutuniversitaire mais sur une coopération équilibrée entre milieux universitaires et professionnels, doivent laisser un véritable libre choix aux élèves.

Ces principes ne nous interdisent pas de mener une analyse critique de la formation dispensée. Depuis bien longtemps, les élèves soulignent ce décalage et, même si cette critique résulte aussi de l’impatience de jeunes professionnels ayant envie de «concret» après avoir déjà longuement «bachoté» dans d’autres institutions, il faut l’entendre. À l’ADH, nous pensons que les formations doivent faire largement appel à des professionnels hospitaliers qui alternent exercice hospitalier et missions d’enseignement. Ces principes ne s’opposent pas, non plus, à l’idée d’une politique renforcée de recherche, qui irriguerait davantage les enseignements; c’est pour cette raison notamment que nous participons au financement de la Chaire en management de l’Institut du management. Pas d’immobilisme, pas de conservatisme nostalgique ou passéiste ! Nous avons confiance en la capacité de l’EHESP à déployer une stratégie d’excellence fondée sur une identité forte, sur des cadres dirigeants impliqués qui font son véritable réseau et s’appuient sur une culture et des valeurs communes. C’est à ce modèle qu’adhèrent les jeunes générations, dont la mobilisation dans la réforme de l’École ne se dément pas depuis plusieurs années. Les jeunes ont choisi et réussi un concours exigeant, plus sélectif que d’autres, pour exercer des responsabilités importantes dans l’organisation hospitalière. Ils n’ont pas non plus accompli tout cela pour que l’on décrète artificiellement que les filières ou les métiers seraient solubles les uns dans les autres. Voici d’ailleurs que, derrière l’évolution de l’École, se profile en réalité l’autre débat ouvert par l’ADH au sein du milieu hospitalier : l’hypothèse d’une disparition de deux corps de dirigeants, les DH et les D3S. Ce scénario mérite une discussion transparente et honnête à laquelle, avec le conseil d’administration de l’Association, nous vous convions le 24 mai à Hôpital Expo.

Frédéric BOIRON
Président
* Lire dans LeMonde.fr la tribune en 2011 cosignée
par Jean-Luc Chassaniol et nos homologues de l’ENA et de l’Inet.