JADH
JADH 39 – mai/juin 2012
Sommaire
Vie associative
National
- Débat : l’ADH rassemble les directeurs d’hôpital et les organisations représentatives pour débattre de la fusion DH/D3S –
- Reportage : Hôpital Expo, tous sur le stand ADH
- Politique de l’Association : l’ADH auditionnée par la MECSS sur le financement des établissements de santé
Régions
International
DOSSIER : XXes Journées ADH
1ère partie – Éthique et restriction budgétaire
- Financement des hôpitaux et gestion de la dette
- Quel modèle économique équitable pour l’hôpital ?
- Vers une notation des EPS ?
- Éthique hospitalière par-delà les frontières : exemple du Portugal
2ème partie – Éthique et management
- L’éthique de la gouvernance
- Les outils de l’éthique
- L’éthique de la coopération
3ème partie – Quelle équation soins/performance juste pour l’hôpital de demain ?
- La parole aux politiques
- Classement et évaluation des hôpitaux : vers une approche qualitative ?
Vie de l’école
- Voyage d’études de la promotion 2010-2012 – -Sylvain Baty, Élodie Chapel, Jean-Michel Orsatelli, Sophie Weil
- Initiative – EHESP Conseil : formation à l’audit – Perrine Cainne, Guillaume Fagnou
- Palmarès – Coupe technocratique des champions : les EDH remportent une seconde victoire consécutive – Guillaume Fagnou
Vie hospitalière
- Analyse : Cameroun/Vietnam : quel accès à des médicaments de qualité à faible coût ? – Maude Ferrier, Maud Réveillé
- Analyse : Établissements de santé : comment collecter des fonds auprès des particuliers et des entreprises ? – Karine Gallopel-Morvan, Sophie Rieunier
Editorial
Le cas de conscience de la génération Y
Les Journées de l’ADH, organisées en partenariat avec l’EHESP, impliquent pleinement les élèves directeurs qui participent à leur organisation et se disputent chaque année la palme de l’autodérision lors de sketches vraisemblablement très attendus. Les élèves assurent également la restitution écrite des débats, à lire dans les pages qui suivent. En tant que représentante de la promotion Françoise-Barré-Sinoussi, c’est avec honneur et émotion que j’ai co-ouvert la XXe édition les 15 et 16 mars derniers – une émotion décuplée par l’hommage rendu à Yves Mamie, vice-président de l’ADH, disparu quelques jours plus tôt, qui avait choisi de réfléchir lors de ce rendez-vous à l’éthique, dont la définition offerte par Paul Ricoeur, « la visée de la vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes », semble particulièrement adaptée au milieu hospitalier. La question de l’éthique n’est pas nouvelle, cependant ses champs d’application se diversifient de plus en plus et concernent aujourd’hui les sphères scientifiques, politiques et sociales, où elle intervient pour guider la décision et encadrer l’action. L’éthique est une question particulièrement présente à l’hôpital puisque, à travers la bioéthique, elle se pose tout au long de la vie. En outre, dans un contexte financier contraint et marqué par le culte de la performance et de la rentabilité, demeurent les impératifs d’égalité d’accès aux soins et de qualité des soins. ayant intégré les établissements de santé à travers les soins (loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé), elle se déplace désormais vers le fonctionnement interne de l’hôpital et interroge les pratiques managériales. Un management éthique fait, entre autres, appel à l’exemplarité, une exemplarité qui se nourrit des qualités humaines du manager, notamment dans son rapport à autrui. Ce questionnement interroge tout particulièrement une jeune EDH de la génération Y (ou génération “why ?”, justement), souvent considérée individualiste, désinvolte, instable…, à laquelle on reproche d’être dans l’instantanéité, de tout vouloir tout de suite et de ne plus croire en rien ! Selon cette approche, nous serions confrontés à deux tentations : tout d’abord, celle d’emmener l’institution vers une logique marquée par l’individualisme, contrariant l’intérêt collectif et, par ailleurs, une difficulté à inscrire nos projets dans la durée, or les démarches éthiques demandent nécessairement du temps. Sur ce point, les règles statutaires nous invitent à faire preuve d’une grande
mobilité géographique. Cependant, sous des airs de dilettante instable, la génération Y a aussi su développer une capacité à s’adapter au changement, à la nouveauté et, plus profondément, elle révèle dans de nombreuses situations des capacités de créativité. Par ailleurs, elle n’a pas peur de l’avenir car habituée à se mouvoir dans un univers incertain. Pour nous, jeunes EDH, qui ne connaissons l’hôpital qu’à travers les logiques de performance et de T2A, faire vivre les enjeux de l’éthique est encore plus décisif. Il nous appartient, dans un contexte contraint et difficile, de s’appuyer sur cette ressource que constitue la créativité pour continuer à faire de l’hôpital « une institution juste ».
Sarah HUSTACHE
Représentante de la promotion
Françoise-Barré-Sinoussi